Le couteau Laguiole….De si grands noms de la coutellerie …

Depuis des lustres, de nombreux couteliers aveyronnais de grande notoriété ont lilit le choix de la sous traitance pour tout ou partie de leur activité. Ils arrive fréquemennet que les couteaux soient conçus , fabriqués et même réparés et entretenus à Thiers.

Les raisons de ce choix sont multiples. On peut évoquer :

la qualité et l’abondance de la main d’oeuvre ouvrière à Thiers et par opposition la difficulté à trouver celle ci dans la région de l’Aubrac plus tournée vers le monde agricole.

la docilité dans les rapports commerciaux client/fournisseur des fabricants-couteliers de Thiers. Ceux ci se concurrencent entre eux et acceptent de fabriquer sans contremarque, signature ou identification toutes sortes de produits couteliers. Les clients de Laguiole sont de bons clients et on ne veut pas les brusquer !

Il est intéressant de noter que le même phénomène existe pour ce qui jusqu’aux années 1980 sera une des spécialités de la production thiernoise : la coutellerie et le couvert de table. Chaque revendeur de France avait « son » poinçon. C’est à dire que les couteaux qu’il vendait à sa clientèle locale étaient poinçonnées « à sa marque » comme si celui ci les avait fabriqué. On peut trouver encore aujourd’hui sur le marché de l’occasion des douzaines de couteaux poinçonnées au nom et à la ville d’un client alors que celui ci n’a jamais rien fabriqué réellement.

Le document ci dessous illustre une sous traitance à Thiers de laguioles au modèle du client commandée par le fabricant Saiettes (Aveyron) 1882 qui écrit au coutelier de Thiers Sabatier-Jeune  » Je viens vous commander quelques douzaines de couteaux à ma marque « .

Ce client fait même fabriquer les plus beaux modèles (en ivoire) et donne des instructions précises quant à l’aspect des couteaux qu’il commande.

Le 3éme document est encore plus précis à cet égard :

« je vous recommande spécialement, Monsieur Thérias de veiller à ce que les lames ne soient pas trop amincies à l’émoulage, car elles ne résistent pas. Le tranchant va très bien, mais il faut leur laisser la force nécessaire afin qu’elles ne s’ébrèchent pas entièrement ».

Salettes conserve cependant son activité d’entretien et de réparation puisqu’il rappelle aussi à Thérias de lui expédier « aussi les lames de Loubeyre (forgeron de Thiers) que vous devez m’envoyer, et que je pourrais utiliser pour les réparations ».

Ci-dessous quelques très beaux couteaux Laguiole en ivoire qui sont de nos jours de véritables pièces de musée dont chacune couterait plusieurs milliers d’Euros, et qui ont été fabriqués pour les couteliers de l’Aveyron par des fabricants de Thiers dans les années 1900.

Ci-dessous un véritable chef d’œuvre : couteau Laguiole fabriqué par la maison thiernoise Sauzede-Angély pour le coutelier Pagés à Laguiole en 1930. Le manche en ivoire a été sculpté par le plus célèbre des monteurs de couteaux Laguiole à Thiers : Mr Nicolas Crocombette.